HOMMAGE A KHALI, MON PETIT PRINCE.
En 1998, 18 ans après avoir perdu CAPRICE, j’ai perdu SAMI à son tour. Une nouvelle fois j’étais au désespoir, et je ne savais pas comment j’allais m’en sortir !
C’est à ce moment que la radio annonce la saisie par la justice de 120 chiens dans un chenil ; parmi eux 3 bichons, placés en attendant la décision de la justice, dans un refuge de la région.
Par curiosité, le refuge étant sur ma route, je suis passé les voir. Dans une cage, 3 bichons, dont l’un reste tout au fond de la cage, dans un panier, dans une demi-obscurité, l’air craintif, chétif, malheureux. Il m’inspire de la pitié, et chaque jour, je passe le voir. Peu à peu, comme le Renard du Petit Prince, il s’habitue à ma visite. On m’autorise bientôt à pénétrer dans la cage, à le toucher, puis à le sortir de la cage quelques minutes. Après quelque temps, je suis même autorisé à l’emmener chez moi pour la journée…à condition de le ramener le soir au refuge.
Affreux ! Pour lui comme pour moi ! Je propose donc de l’adopter…mais il a été saisi par la justice : il faut donc que la justice décide du bien-fondé de la saisie, puis mette les « objets » saisis en vente aux enchères !
Bien sûr, j’ameute la presse, les services vétérinaires, la protection des animaux. Finalement, vers le 15 octobre, après la visite d’une inspectrice de la SPA, j’obtiens le droit de l’adopter…Et KHALI revient définitivement chez moi. Un bon bain, une visite chez le vétérinaire, une séance chez la toiletteuse, et il devient « présentable » !
Bien sûr, j’ai dû tout lui apprendre : marcher à la laisse, demander à sortir, accepter la voiture. Ce ne fut pas difficile : j’étais son sauveur, son dieu, et il ne me quittait jamais d’une semelle ! Quand je me déplaçais dans la pelouse, il me suivait, collé à mes jambes, comme s’il avait peur de me perdre.
Mais il restait craintif, peureux, se réfugiant sous les meubles, ne se montrant que lorsque je l’appelais…Quand on partait en voiture, il se calait sur mes genoux, entre mes jambes, comme la première fois que je l’avais sorti de sa cage…Quelques mois après, lors d’une visite chez sa toiletteuse, nous y avons trouvé une nichée de bichons à vendre. Khali qui avait peur des autres chiens, a été attiré par ces boules de poils. A la visite suivante, ils étaient tous vendus, sauf un. Khali semblait attiré par lui, et j’ai décidé de l’acheter. C’est ainsi que Killy a fait son apparition ! Très vite, ils ont vraiment sympathisé ! C’étaient mes 2 K, totalement différents, et complémentaires ! Autant Khali était calme et posé, autant Killy était exubérant, aimant jouer, courir. Peu à peu il a tout appris à Khali : jouer, aboyer, courir. J’ai la chance de disposer d’une pelouse de 10 ares, complètement clôturée : ce qu’ils ont pu courir, jouer, faire les fous !
Le plus curieux, c’est que Killy était un peu plus grand que Khali. Mais quand il voulait jouer, il s’aplatissait pour être à la hauteur de Khali.
Et Killy a vite compris et accepté que Khali était prioritaire : c’est lui qui pouvait choisir son panier, son fauteuil, Dès que je m’asseyais dans un fauteuil, ils accouraient tous les deux et sautaient sur mes genoux: Khali à ma droite, Killy à ma gauche. Mais Khali restait « le chef », et Killy le protégeait (il ne supportait pas qu’un autre chien s’approche de Khali). Khali le SDF est ainsi devenu un magnifique Petit Prince, un Pacha.
Durant 10 ans, Khali m’a apporté la joie, le bonheur, son amour inconditionnel. C’était mon soleil, ma raison de vivre. Et puis un jour, les problèmes sont apparus J’ai constaté que Khali avait un problème avec ses rotules, qui se "déboitaient" parfois, provoquant une crise de douleur aigue. Dans ce cas, je devais le masser pour remettre ses rotules.
Puis, j’ai appris qu'il souffrait du coeur, après une prise de sang, une échographie et une radio. Il avait donc des médicaments à prendre depuis deux ou trois ans.
Au début de cette année, il a eu une ou deux crises de type "épilepsie". Consulté, le vétérinaire a estimé qu'il s'agissait d'une conséquence de son problème de rotules combiné à son problème cardiaque: quand il sentait la douleur arriver dans ses pattes, il stressait tellement que son cœur s'emballait et qu'il faisait une crise. Dès que je le prenais dans mes bras, la crise cessait. Il a alors eu des médicaments pour ses rotules.
Bien sûr, il continuait à être suivi régulièrement par le vétérinaire, et c'est ainsi que voici deux ou trois mois, on a appris qu'il faisait en plus un œdème pulmonaire, ce qui a entraîné la prise de médicaments supplémentaires.
Khali prenait ainsi ses différents médicaments à raison de 7 fois par jour...Apparemment, il les supportait bien, et moyennant un certain nombre de précautions pour lui éviter des problèmes (stress, fatigue) il restait très bien.
Mais la situation s'est dégradée: pris de la respiration, il semblait suffoquer. Il restait couché toute la journée, haletant. Puis, il a refusé toute nourriture.
Je suis donc retourné chez le vétérinaire un mois avant la date prévue, afin de voir ce que l'on pouvait faire. Mais le vétérinaire a déclaré forfait: il ne pouvait rien faire de plus, et il a affirmé que Khali étouffait, qu'il souffrait, et que la situation non seulement était irréversible, mais qu'elle allait empirer. La décision s'imposait donc: il fallait mettre fin à ses souffrances.
Ce qui fut fait le 31 août à 14h30. Khali s’est éteint dans mes bras, me laissant malheureux, désemparé, désespéré, amputé. Le 1er septembre, il était incinéré, et ses cendres sont près de moi, à côté de celles de Sami
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